Il faut dans le meilleur des cas toujours prévoir son armement. Que ce soit celui de son vaisseau, celui de son mental ou celui de son propre corps. On connaît un tant soit peu le départ, on le prépare. Il n’y a devant que l’espace ; qu’il soit plat ou profond, on ne le connaît pas. Cette odyssée n’est ni choisie ni voulue, ni même subie, elle est là comme une évidence.
Le trajet à la galerie Maisonneuve est une tentative. Celle de structurer l’odyssée, voire de la déformer, de se fondre en elle, bref de la reconnaître.
On pourrait s’enfoncer une aiguille dans le bras, avaler un buvard, sniffer de la neige, mâcher des plantes ; tout cela a été fait et l’on connaît par cœur les chemins qui ne sont plus de traverse mais pavés de marbre.
Ce sera plutôt de l’orde d’un souvenir, voire d’une nostalgie, d’un vécu par procuration, d’un chemin à plusieurs labyrinthes, de la victoire de la schyzophrénie sur la réalité, bref d’une contradiction, celle d’écrire ou de décrire ce monde dans le monde.
10 étapes.
Il y aura 10 étapes, peut-être plus, peut-être moins, mais elles se feront à la suite, dans un ordre qui n’est permis que par un oubli du temps ou du moins un temps accepté par tous. »
Mathieu Briand, décembre 2006