La galerie Maisonneuve  a proposé à l’artiste Mathieu Briand de consacrer l’ensemble de son année et de son espace au projet UBÏQ : A Mental Odyssey.
Ce projet ambitieux a été abordé pour la première fois au REDCAT Theater de Los Angeles puis au MIT List Visual Art Center de Boston, où il se poursuit jusqu’en avril.

La galerie Maisonneuve est heureuse d’inaugurer son nouvel espace avec le projet de Mathieu Briand, Ubïq: A Mental Odyssey, dont le format et la durée constituent une gageure pour la structure même d’une galerie.
De janvier 2007 à janvier 2008, l’artiste déroulera à la galerie, en une dizaine de chapitres, son
« odyssée » visuelle, mentale et perceptive où réel et fiction se mêlent en une constante mise en abyme, où l’espace et le temps se contractent, se dilatent et se confrontent à l’infini.
Mathieu Briand interroge, à travers l’interpénétration du vécu et de l’imaginaire, la qualité d’un monde qui n’a plus aujourd’hui de réel que le nom. Tant est évident le constat que l’un ne prédomine plus sur l’autre, mais qu’à l’inverse c’est de leur constante imbrication que naît ce que nous croyons être notre réalité.
Pour ce faire, l’artiste s’est en partie réapproprié le langage visuel de Stanley Kubrick et de son film culte 2001: A Space Odyssey, dont certaines évocations récurrentes impriment à l’ensemble un vocabulaire et un lien esthétique. L’influence de ce film s’exerce en outre sur la manière dont est ici envisagée l’insertion du projet dans une contradiction temporelle très affirmée.

À travers ce qu’il faut bien nommer une manipulation, Mathieu Briand tente de nous faire pénétrer son monde, fait de références personnelles vécues et fantasmées, par le biais d’objets physiques et d’expériences visuelles. Des références qui ainsi assemblées et remises en perspective lui permettent de faire émerger un autre monde, aux voies d’accès multiples et aux contours inexistants.
Ce faisant il tente, en questionnant, voire en disséquant, un certain nombre de composantes, d’amener le spectateur à chercher une voie qui lui soit propre, en le confrontant à l’obligation d’avancer parmi les questions relatives à ce qui constitue son entourage. Une obligation qui ne peut trouver d’issue qu’en parvenant à démêler l’écheveau de sa propre perception du monde, de sa propre histoire.

Le Prologue de Ubïq: A Mental Odyssey propose une reconstitution fidèle de l’atelier de l’artiste où s’est élaboré ce vaste projet. S’y déploie une complexe accumulation d’indices qui laissent présager de développements futurs, tout en éclairant les réseaux, mode de travail et interrogations qui le nourrissent et lui fournissent substance et structure.