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BIOGRAPHIE

Mathieu Briand

Dorothy : On dirait bien que l’époque est passée dans sa phase «Bad Trip».
Toto : Il y a toujours un revers au rêve, le cauchemar.

Brûler, découper, casser, broyer, fouler, presser, étouffer, couper, abîmer, tordre, pénétrer, défoncer, écarteler, déchirer, pincer, frapper, fouetter, étrangler, démembrer, suspendre, scier, noyer, humilier, inoculer, briser, écraser, arracher, percer, électrocuter, entailler, trancher, violer, salir.PLIER, couvrir, plonger,
 
Voilà ce que l’on trouve entre les murs de notre conscience.
 
Ici et à ce moment-là, c’est l’expérience : la connaissance des outils et leur détournement. Ce détournement c’est notre imaginaire qui l’effectue. Ce qui est effrayant, c’est la capacité qu’a notre esprit de projeter des situations inhumaines. Mais ce qui est encore plus effrayant, c’est la capacité que nous avons de transformer un cauchemar en réalité.

Nous sommes deux : victime  et bourreau, bourreau et victime et nous jouons toujours la même scène.

Ici et à ce moment d’après, il est question de témoigner. Le témoignage n’est plus basé sur l’image mais sur l’expérience de ce qui a été vu et imaginé. Ce cauchemar n’est pas à vendre, ni à filmer, ni à photographier. Il n’est là que pour lui-même, miroir de nos plus bas instincts. L’image, cette fois, ne nous absoudra pas. Nous ne quitterons pas la scène du crime en tournant les yeux.


Dorothy: It seems that we are entering a ‘bad trip’ phase.
Toto: There’s always another side to the dream, the nightmare.
 
Burn, cut , break, crush, trample, press, , choke, cut up, damage, bend, penetrate, smash, break, tear, pinch, hit, whip, strangle, dismember, suspend, drown, humiliate, inoculate, tear, puncture, electrocute, slice, rape, wrap, cover, dirty, fold, shorten, twist, shave, split, sever, remove, rearrange, open, splash, tie up, smear, hook, hang, grasp, tighten, discard, pierce, tie, bind, mark, disintegrate, stretch, spray, force, systematize
 
That is what is between the walls of our consciousness.
Here and at this moment, is the experience: the knowledge of tools and their misappropriation. Our imagination performs these misappropriations. What is frightening is our mind’s ability to project inhumane situations.  But what is even scarier is our ability to turn a nightmare into a reality.
We are both victim and executioner, executioner and victim, and we always play the same scene.
Here and a moment later is the witnessing.
The witnessing is no longer based on the picture, but the experience of what has been seen and imagined. This nightmare is not for sale, nor photographed or filmed. It exists for itself - a reflection of our lowest instincts. The picture, this time does not absolve us. We will not leave the scene of the crime by looking elsewhere.


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